NICE

Le Niçois n'aime pas seulement sa ville, il en est amoureux.

Et comment ne pas lui succomber ? Nice donne tellement à ressentir la beauté. Nice est comme une mosaïque de lumières et de mouvements où la brise bleue des Anges foule dalles et pavés… Prenez ne serait-ce que le quartier du port, où les pointus pastels vous font chanter si vous les appelez par leurs petits noms. Sentez les ombres, que le peuple silencieux des citronniers et des orangers parfume de ses fruits.

Nice est un peu comme une immense villa lovée à ciel ouvert. Tous les Niçois s'accorderont pour vous le dire : ici, il faut sortir pour vivre. C'est dehors que la vraie vie se trouve, en balade sur l'allée de la Prom', à la faveur de sa clarté et de sa transparence. Un art de vivre est à l'œuvre dans cette cité qui adoucit la mélancolie de l'existence. Le temps semble être ici une provision plus dense et plus riche qu'ailleurs, à l'image de cette lumière, que l'on pourrait puiser à pleines mains tant elle coule en abondance. Nice est la patrie émotionnelle des grands héliotropes !

Alors c'est vrai, son cœur balance entre mer et montagne, entre les neiges des pistes et les plages de galets ardents. Mais ici, c'est « Cultura Terra », vous confieront fièrement en nissard - le parler local - les maraîchers du cours Saleya, tellement hâlés et hâbleurs que vous les croiriez rentrés d'une odyssée ou d'une croisade.

Des histoires, des anecdotes, justement, vous en aurez à ramener… avec tous ces légumes gorgés de soleil et ces bouquets « d'oiseaux de paradis ». Tenez, par exemple : d'où vient que Nice ait tant de souffle ? « De ses nombreux poumons de verdure », avance un passant en se murmurant à lui-même : « et la mer, et la mer » ! Et de quelles couleurs sont-ils ? « Le berceau du soleil est vert olive, mais sa retraite est turquoise », propose un autre - en ajoutant, « comme un lagon ».